Chaîne de la pluie et innondation

Du sommet de Copenhague en 2009  résulte un texte non contraignant avec des objectifs plus que mineurs visant à limiter le réchauffement climatique et  son cortège de conséquences de celui-ci : augmentation du niveau des mers, sécheresses, inondations…

Qu’aura engendré le sommet de Cancun cette année ? De nombreuses heures discours, d’échanges… Un modeste accord pour limiter l’augmentation à 2°C, notre gouvernement en affaire courante reviendra t-il avec des propositions concrètes luttant contre le réchauffement climatique et en faveur du développement durable et des économies d’énergie ?

Le développement  durable, nous concerne tous et particulièrement nous, Occidentaux, qui sommes à la base des activités industrielles qui ont modifiés le climat et pollués fortement la terre avec nos activités anthropiques.

En matière de développement durable, chacun peut agir et sans spécialement avoir des milliers d’euros à investir dans des panneaux solaires ou dans d’autres équipements onéreux et sans avoir besoin de subsides.

Prenons un exemple : en novembre 2011, de fortes précipitations hydriques ont déstabilisés la vie de près de 400 familles wallonnes et causés de nombreux dégâts matériels.

Dès le lendemain des inondations, le refrain habituel résonne  et est amplifié par certains médias qui débâtent des raisons des inondations : avaloirs bouchés, rivières non curées, agriculture intensive….

Pour comprendre, il faut reprendre un outil exceptionnel de précision réalisé entre 1770 et 1778,  la carte Ferraris qui retraçait les éléments naturels : rivières, ruisseaux, bois, prairies, haies… et également des réalisations humaines : chemins, ponts, fortifications et bâti…

Comparez une carte de l’époque de Ferraris à une vue satellite actuellement disponible sur Internet, qu’observez-vous ? Le constat est direct, visible et saisissant :

–          disparition des haies séparant les terres et pâtures agricoles ;

–          diminution de surface dévolue à l’agriculture, mais augmentation de la dimension des parcelles ;

–          diminution des surfaces boisées et naturelles (p .ex : marais…)

–          augmentation des surfaces occupées physiquement par les réalisations humaines : bâti, voiries…

Ces changements peuvent se définir comme une augmentation des surfaces imperméables liées à l’activité humaine.

Quelles auraient été les conséquences d’une précipitation similaire à celle de novembre 2011 à l’époque de Ferraris ? Les dégâts auraient été minimes car les bassins versants récoltants les précipitations étaient morcelés, ce qui obligeait les eaux de pluie devenues eaux de ruissellements à ralentir et à percoler dans le sol vers les nappes phréatiques. De même, les ruisseaux n’étaient pas spécialement curés, donc les espaces plus bas (pâtures humides, marais, noues…) absorbaient momentanément ces eaux.

Aujourd’hui, il est possible de recréer des zones inondables mais ce sont des décisions politiques. Par contre, chaque citoyen peut agir individuellement et efficacement. Considérez les eaux de pluies, actuellement une faible partie est captée dans des citernes pour un usage domestique. Le trop plein et le reste des eaux de pluies récoltées sur nos surfaces imperméables (toitures, parkings, voiries) filent directement dans les égouts pour diluer les eaux souillées  ou dans des avaloirs qui alimenteront les augmentations de débit de nos ruisseaux et renforceront les inondations.

L’eau de pluie n’est pas potable mais elle est propre, vous pouvez aidez la nature avec cette eau simplement en la renvoyant au sol vers les nappes phréatiques. Bien entendu, il ne faut pas commencer à libérer les eaux des gouttières sur tous les espaces ouverts. Des solutions peuvent être de dévier une gouttière vers une mare, un chemin d’eau, une petite dépression, un parterre, un fond de jardin, un jeu d’eau qui accueillera ces eaux lors des précipitations et diffusera ensuite celle-ci lentement dans le sol. Les eaux des parkings et des voiries peuvent être envoyées dans des fossés enherbés à ciel ouvert, dans des haies…

La limite des possibilités n’est que du ressort de votre imagination, cette notion de « chaine de pluie » est une réalisation durable en faveur de la nature. Avec ce concept, vous concrétiserez des actions en faveur de la nature :

–          création d’une petite zone humide temporaire indispensable pour les hôtes de nos jardins ;

–          remplissage naturel de nos nappes avec des eaux propres ;

–          conservation des eaux propres en évitant de les envoyer vers les égouts ;

–          réduction des volumes d’eaux rejetés pendant les inondations (action citoyenne).

Un peu de volonté et de réflexion et vous pourrez commencer à agir à niveau minime mais n’oubliez pas que les plus belles réussites viennent de la base.

Un ouvrage intéressant : Les jardins et la pluie : Gestion durable de l’eau de pluie dans les jardins et les espaces verts par Nigel Dunnett et Andy Clayden aux Editions du Rouergue

article de Bernard Blareau